Le
matin quand tu te lèves, à quoi penses-tu ?
À
qui ?
De
quel droit as-tu changé ma vie pour disparaître aussitôt ?
Il
y a encore peu de temps, j’étais si sûre de moi. De ce que je voulais faire,
devenir.
Tu
es arrivée, et tu as tout effacé.
Retour
à zéro, en une malheureuse nuit tu as effacé vingt années de vie, de décisions,
de sacrifices. Il ne se passe plus une minute sans que je m’interroge, sans que
je ne te recherche. Mais tu as disparu.
J’étais
fiancée à un jeune homme rempli d’avenir, charmant. L’aimais-je ? Je ne
sais plus. Probablement que oui, j’ai dû l’aimer.
C’était
une période ensoleillée de ma vie. Depuis toi, je n’ai que doutes et hiver dans
le cœur.
Je
ne sais plus comment, tu m’as troublée, tu m’as séduite. Jamais auparavant je
n’aurais regardé une femme avec l’envie d’être avec elle dans un lit, à la
caresser, à l’embrasser, à l’aimer. Tu n’étais pas ordinaire. Pas comme les
autres. Tu dégageais une sorte de charisme envoûtant, brûlant.
Tu
me voulais, par tous les moyens, et j’ai succombé.
J’ai
succombé, et maintenant je regrette.
Je
savais, je ne sais plus.
J’appréciais
les caresses de mon fiancé. Je ne les ai plus supportées.
Elles
étaient soudainement si fades, tellement dénuées de passion, de chaleur.
Je
ne pensais plus qu’à toi, à te retrouver, à être à nouveau dans tes bras.
Puis
tu es partie au loin, et j’étais perdue.
Mon
fiancé a tout découvert, il m’a rejetée. Je
ne lui en veux pas, il a eu raison.
J’aurais fait pareil. Non, je n’en veux qu’à
moi. D’avoir cédé. D’avoir goûté
le fruit défendu. D’avoir ouvert la boîte de
Pandore. Les femmes sont-elles
vouées à faire des erreurs ? Où est-ce
seulement moi ?
Depuis,
j’ai refait des choix. D’autres erreurs. J’ai comme un vide en moi, que rien ne
comble.
Un
vide qui t’es réservé, et où j’ai envie de te faire tomber.
Ma
mère ne m’a pas comprise. Je suis une femme se laissant sombrer car une autre
femme l’a aimée le temps d’une nuit. Non, il n’y a pas eu qu’une nuit. Et pas
qu’une femme pour moi.
J’ai
connu des belles de nuit. De jour aussi. Mais aucune n’a su combler ce vide.
Je
ne crois pas que je t’aime, non. Peut-être t’ai-je aimée, comme j’aimais cet
homme autrefois. Mais maintenant c’est autre chose.
Tu
as été ma première. Tu as été particulière pour moi.
C’est
peut-être seulement ça.
Jour
après jour, je me reconstruis. J’édifie un mur autour de mon cœur.
Et
toi, je sais que le fait seulement de te voir abattra tous mes efforts, mais je
voudrais juste te parler. Te parler et comprendre.