LE SUCCESSEUR par link9
 

Chapitre 4 : Ancienne Amitié

La délégation bulgare arrive pile à l’heure prévue. Arthur Weasley serre la main de son homologue tandis qu’Hermione sourit au chef des aurors bulgares.

-         C’est un plaisir de te revoir… murmure-t-elle

-         Moi aussi, Herrrmione. Ca fait combien de temps ?

-        Oh, trop longtemps, Viktor…

Ils se rejoignent et l’ancien attrapeur la serre dans ses bras, puis il va serrer la main à Drago.

Tous regagnent Poudlard, passant par le parc fleuri en cette période de l’année. Un petit groupe va se recueillir sur la tombe de Dumbledore, tandis que Drago, Viktor Krum et Hermione se dirigent vers les portes du château.

         - Alorrs, Herrrm, quoi de neuf ? demande Viktor tandis qu’il marche aux côtés de son ancienne petite amie.

-         Oh, que du vieux… soupire-t-elle avec un sourire. J’aimerai que cette guerre finisse vite, que je retrouve ma petite vie morne et terne. Et toi ?

-         J’ai failli me marrrier, mais au derrrnier moment, je suis parrti…

-         Désolée.

-         Non, tu ne dois pas. Elle n’était pas faite pourrr moi, c’est tout. Et toi Malefoy ?

-         Je supporte les jérémiades de notre miss Je sais tout, répond Drago avec un sourire narquois.

Hermione lui donne une bourrade dans les côtés.

-         Ne lui dit rien… murmure-t-elle tandis qu’elle pousse les lourdes portes du château. Cependant, elle se fige alors que son regard se pose sur McGonagall, soutenue par le professeur Bibine. Les mais des deux enseignantes se frôlent, et Hermione ne peut en supporter plus.

-         Je vous laisse, dit-elle à Arthur, Drago et Viktor. Je vais m’assurer que la liaison Poudlard-Sainte Mangouste se déroule sans encombre.

Elle tourne les talons et s’apprête à sortir quand...

-         Auror Granger ?

Hermione serre les poings et s’arrête.

- C’est commandante Granger, je vous prie…

- Pouvez-vous venir dans mon bureau ? demande Minerva, une pointe de colère dans la voix. Nous devons discuter avec les ministres. Vous nous éclairerez sur les moyens mis en œuvres pour assurer notre sécurité, avec le commandant Krum.

- M. Malefoy vous expliquera cela aussi bien que moi…

Et sans laisser le temps à son ancienne compagne d’ajouter quoi que ce soit d’autre, Hermione s’avance dans le parc de Poudlard. La brise légère souffle doucement sur son visage, déplaçant lentement quelques mèches de cheveux. Hermione avance rapidement, pour mettre le plus de distance entre elle et McGonagall. Arrivée à la lisère de la forêt interdite, elle s’appuie à l’aide de ses deux paumes contre un arbre et se met à pleurer. Elle n’en peut plus. Elle ne supporte pas de voir Minerva avec cette pathétique bonne femme, joueuse de quidditch sans rien dans le crâne.

Elle tape du poing sur le tronc tandis que ses larmes redoublent. Tout est de sa faute. Si seulement elle n’avait pas bu, si elle n’avait pas fait cet écart, elle serait encore avec la femme qu’elle aimait le plus au monde. Elle se maudit, elle se déteste, elle et ses réactions impulsives.

Pourtant, à une époque bien lointaine maintenant, elle était sage, réfléchie, pesant le pour et le contre avant d’entreprendre quoi que ce soit. Qu’est devenue cette Hermione ? Où est-elle passée ? Dans un recoin de son âme, où a-t-elle cessé d’exister, tout simplement ?

Elle reste là, un moment, à évacuer sa tristesse quand elle sent quatre mains fermes la soulever. Elle ouvre péniblement les yeux et reconnait Viktor et Drago.

-         Que se passe-t-il, Herrrmione ?

-         Rien, ce n’est pas grave, répond-t-elle en séchant ses larmes d’un revers de la main.

-         Drrago m’a tout raconté… Tu ne vas pas te laisser fairre parr cette parrodie de bonne femme !

Hermione jette un regard noir au blond qui hausse les épaules en souriant.

-         On va t’aider à la récupérer, ta Minerva… ajoute le serpentard.

-         Oui, on a réfléchi à une tactique, poursuit le bulgare. Rreste à savoirrr, si tu es d’accorrrd…

Hermione fronce les sourcils.

-         Allez-y, je vous écoute. Au point ou j’en suis ! soupira-t-elle.

Les deux hommes échangent un regard complice et exposent à l’ancienne gryffondor leur plan. Sans être particulièrement enthousiaste, elle acquiesce. Après tout, qui ne tente rien n’a rien !

         - Ca me va. Et on commence quand ?

-         Maintenant, le dîner est servi dans cinq minutes dans la grande salle, répond Drago.

Viktor offre son bras à Hermione, qui accepte avec un sourire.

-         En passant, Weasley est arrivé avec sa famille nombreuse… dit Drago avec une mine de dégoût.

-         Tant mieux, ça n’en sera que plus amusant, réplique Hermione.

 

Tous trois rient légèrement et se dirigent vers les lumières du château.

Dans la grande salle, les tables sont dressées. A la table des professeurs se trouvent les ministres anglais et bulgare en grande conversation avec la directrice de Poudlard, le professeur Bibine qui n’a d’yeux que pour son amante, et quelques aurors. Trois places vides attendent d’être comblées par leur propriétaire.

Dans le reste de la salle, les réfugiés mangent avec entrain, discutant de tout et de rien, ressentant un sentiment de sécurité oublié depuis bien longtemps. L’ambiance est à la bonne humeur.

Quand Drago, Hermione, et Viktor à son bras entrent, les conversations se meurent lentement. L’ancienne gryffondor s’avance la tête haute, tandis que le bulgare fait glisser sa main droite sur le bas du dos de cette dernière. McGonagall hausse un sourcil en les voyant, puis tourne la tête et reprend sa conversation.

-         Hermione !

L’auror pivote et voit une tête rousse qui se précipite dans sa direction. Elle s’arrête et sourit. Ron la serre dans ses bras et l’embrasse sur les deux joues avec enthousiasme.

-         Ca fait longtemps ma grande ! Bonjour Viktor, comment vas-tu ?

-         Trrès bien, depuis ce matin… fait-il avec un clin d’œil à Hermione


-         Oh je… tu… vous… Vous êtes ensembles ? demande le médicomage en se grattant la tête.

-         Oui, répond fortement Hermione.

-         Félicitations ! Je ne savais pas que tu retournerais voir la gente masculine…

-         Tu sais, avec ma dernière aventure désastreuse, je trouve les femmes superficielles… En fait, c’est même très surfait.

Un bruit métallique retentit dans la salle, et les jeunes gens se retournent en direction de la table des professeurs. McGonagall venait de se lever, faisant par la même occasion tomber ses couverts. Elle s’excuse en murmurant quelques mots auprès d’Arthur et du ministre bulgare et s’éclipse rapidement, suivi de près par Bibine.

Hermione, Viktor et Drago échangent un regard éloquent. La partie vient de commencer, et ils ont remporté la première manche.
A suivre...